samedi 20 novembre 2010

Sydney (partie 2)

Épisode 2 : Un pied mariton et un œil de vitre…

Dans l’épisode précédent, nous étions en route vers Sydney. Au détour, nous avions été fait prisonnier dans un chalet de bois caché au fin fond d’un bled perdu en pleine forêt appelé MainCreek (je pense que ça résume bien).

Jour 4 : Budget : Florent 12$ Julien 30$

C’est une journée d’été radieuse. Nous prenons l’automobile et partons explorer la vallée de Hunter sans itinéraire déterminé à l’avance. Au chalet, nous avions trouvé une petite brochure publicitaire à propos d’une oliveraie. TomTom, notre GPS, n’a aucune difficulté à trouver l’endroit. La place est superbe, propre, avec des oliviers bien alignés (voir photos). Le petit monsieur qui nous accueille nous fait déguster ses produits (olives vertes, Calamata, séchées au soleil ainsi qu’une huile d’olive d’une pureté remarquable). L’industrie de l’olive est probablement au même point qu’était celle du vin en Australie il y a trente ans (source provenant de notre amie Mary). Saviez-vous que les Chinois commencent à peine à découvrir les vertus de l’huile d’olive. Flairez-vous le marché ?



Le petit monsieur de l’oliverie (dont je ne me rappelle plus du nom, disons Olivier) nous suggère d’aller visiter un vignoble à quelques km de chez lui. Il nous mentionne que ce n’est pas un gros vignoble mais que le vin est excellent et l’endroit charmant. Il nous suggère d’acheter un peu de jambon, du pain et du fromage au marché avant de s’y rendre et de demander aux propriétaires la permission de faire un piquenique sur leur propriété. «Dites-leur que c’est Olivier qui vous envoie». Nous nous exécutons.





Nous ne sommes pas déçus par les conseils d’Olivier. En effet, nous sommes reçus par la propriétaire du vignoble Camyr Allyn, comme si nous étions de la famille. Pendant que les enfants vont jouer dans l’immense cour (Marine nourrira les canards), Caro et moi prenions places dans la salle de dégustation pour passer aux choses sérieuses. De la variété nous direz-vous ?



Un petit verre de mousseux pour commencer puis dans l’ordre :

Un petit verre de rosé (bien sec)
Un petit verre de vin blanc
Un petit verre de vin blanc Verdelho
Un petit verre de Cabernet
Un petit verre de Schiraz 2007
Un petit verre de Schiraz 2009
Un petit verre de Schiraz pétillant (surprenant)
Un petit verre de vin blanc fruité type digestif
Un petit verre de liqueur forte (digestif)
Un petit verre de porto



Wow ! C’est les joues rouges et la tête qui tourne, qu’on s’installe ensuite pour diner sur une grande table de bois dehors. C’est là qu’on se rend compte que tu visites pas trois-quatre vignobles dans une ½ journée. Encore, un peu pompette, on quitte les lieux pour retourner à notre camp en bois rond.

En fin de journée, on décide d’aller prendre une marche dans le bois. La veille, j’avais trouvé une petite sangsue sur ma cheville en conduisant l’auto (pas un bon feeling), là, elles tombaient littéralement des arbres pour s’accrocher à nous. Ça donne le goût de marcher vite en titi. Le temps humide des derniers jours a aussi rendu le chemin glissant. À un moment donné, je dois prendre Marine sur mes épaules pour éviter qu’elle tombe et se salisse. Qu’est-ce qui est arrivé vous pensez ? Après trois pas, je glisse et chute en m’entorsant le genou droit d’aplomb. Résultat : je bouette encore. Caltor ! Nous quittons pour Sydney demain ! Moi qui aime marcher les grandes villes, tant pis, je ferai Sydney en bouettant. J’ai conduit la route avec un sac de glace sur le genou !


Extrait du journal de bord de Florent :

Au début du nouveau jour, je suis allé dans un champ d’oliviers. Nous avons nourri les canards et nous étions allés dans un vignoble. La madame était bien gentille et Marine avait une passion pour une petite guitare rouge. Après, j’ai fait des photos en arrivant au chalet. Nous avons ensuite pris une marche. Cinq minutes plus tard, nous étions pleins de sangsues et nous sommes retournés à la maison.

Jour 5 : Budget : Florent 12$ Julien 30$

J’ai de la misère à plier le genou, mais je suis encore capable de conduire un char. Certains diront, ce type n’est pas humain, je suis d’accord avec vous. Nous partons vers 10h. Florent prend conscience pour la deuxième fois, qu’il a perdu son Nintendo DS, il pleure encore un bon coup. Après avoir roulé sur les routes de campagnes pendant deux heures. On tombe enfin sur l’autoroute. Et là, ça paraît qu’on approche la civilisation, trois voies de chaque côté. Yééééé !

Avant de partir du Québec, je trouvais ça un peu ridicule de commencer à mettre des photos-radars sur l’autoroute 20, surtout lorsque tu l’annonces 500m avant l’appareil. Comme urgentologue à Lévis, un bon pourcentage de nos accidents les plus graves surviennent sur l’autoroute 20 et sont causés soit par la vitesse, soit par l’alcool ou les deux. Lorsque tu roules dans l’état de New South Wales, voici le genre de message que tu rencontres sur les panneaux :

À quelle vitesse roulez-vous ?

2 Km plus loin :

Des photo-radars sont en fonction sur cette autoroute

2 Km plus loin :

Les policiers vous ont à l’œil
(avec une photo de policier qui nous rappelle Village People !)

2 km plus loin :

Photo-radar dans 500m

500m plus loin :

Un photo-radar

Puis le cycle recommence. Pas capable de rouler plus de 2 Km sans avertissement. Résultat, tout le monde roule à la limite. Finalement peut être pas si bête, l’idée. Quoi qu’il en soit, nous arrivons dans la banlieue de Sydney. Le niveau de stress monte parmi nos passagers. Nous lançons un concours, le gagnant est celui qui aperçoit l’opéra de Sydney le premier.

Extrait du journal de bord de Julien :

J’étais dans l’auto et j’ai vu quelque chose de fantastique. Ce n’était pas la tour Eiffel, mais plutôt l’opéra de Sydney. Il y avait aussi de beaux buildings, de jolies maisons et un climat parfait. Ça ne ressemblait pas à Paris ou à Rome, c’était une ville unique, la plus belle ville du monde. Le soir, on est allé à l’opéra et on a mangé une crème glacée.

Julien s'arrête dans chaque boutiques et magasins qu'on croise. Il admire bonbons, souvenirs, T-Shirts, casquettes, mais à chaque fois, notre Séraphin ressort le porte-monaie plein et les mains vides. Florent, notre acheteur compulsif, brûlerait ses derniers dollars en cinq minutes si ce n'était de papa et maman qui le raisonne afin qu'il garde ce qui lui reste pour l'aquarium le lendemain.





L’anglais James Cook a jeté l’ancre dans ce qui allait devenir Sydney en 1770. Quelques années plus tard, soit en 1788, une flotte de l’armée Britannique de 1150 personnes est débarquée pour bâtir de leurs mains, les fondations de cette ville. De ce nombre, 75% était des prisonniers (ça donne une idée sur qui devrait peindre le pont de Québec !). Ces derniers ont construit les premiers bâtiments et les premières routes de ce qui allait devenir cette mégapole de 5 millions d’habitants. Nous logeons à l’auberge de jeunesse construite en plein cœur de ce lieu historique appelé The Rocks (équivalent du vieux Québec). Ce qui nous frappe, c’est l’animation qui règne dans cette ville. Une ambiance, tout à fait différente de Brisbane avec ses rues aseptisées où tu peux entendre les mouches voler à partir de 21h. Sydney est une vraie ville, vivante, originale et divertissante.



L’ambiance à l’auberge de jeunesse est vraiment spéciale. C’est plein de jeunes backpackers de toute sorte de nationalité qui racontent leurs expériences et se documentent pour l’expédition du lendemain. Une vraie tour de Babel. Le soir, une fois les enfants au lit, je prends plaisir à aller préparer un examen pour mes étudiants en médecine à Québec. En fermant les yeux, je me sens comme si j’étais à l’Université Laval, pavillon Vandry. C’est alors que je commence à ressentir une douleur familière dans mon œil droit.



Depuis trois ans, il m’arrive une ou deux fois par année de faire une réaction inflammatoire dans la partie antérieure de mes yeux. On appelle ça une uvéite. C’est une condition relativement rare, mais potentiellement dangereuse si elle est mal traitée. Heureusement, je trainais avec moi des restants de cortisone en goutte de mon uvéite antérieure. Par contre, j’en ai juste assez pour garder l’inflammation tolérable pendant quelques jours. Il est clair que j’aurai besoin bientôt de nouvelles munitions. Que faire ? Consulter à Sydney ? (pas question de gaspiller notre précieux temps à courir les docteurs). Je peux toujours m’organiser avec Mary pour voir un ophtalmo à Brisbane à notre retour, mais pour l’instant, le mieux est de faire venir la médication de Québec par Fedex. J’appelle à ma pharmacie et me prescris la médication. Merci à Claudine et Anne de s’être chargées de l’envoi. Claudine, qui nous avait envoyé des sachets de sauces St-Hubert la dernière fois était contente d’avoir été promue au rang de Puscher de médicament !! …



La semaine prochaine, on part à la découverte de Sydney puis des Blues Montains, ne manquez pas le reste de nos aventures.

8 commentaires:

  1. Hey, une surprise!!! Une mise à jour du blog un dimanche matin!!! YOUPI!!!

    Encore une fois, quel plaisir de lire vos aventures avec ce style savoureux qui vous est propre. Et encore une fois, quelles belles photos. À propos, la photo de Julie et de Marine dans la grotte, c'est quoi? (avez vous vu la face de notre belle grosse fille la dessus!) Pis Caro, a en jugé par la photo, le vin était bon en maudit!!! HIHI!!!

    Merci beaucoup d'avoir égayé notre dimanche matin. Pis oui, François, j'ai lu le blog live à Big en prenant notre petit café tranquille comme en parents célibataires. Bel ajout à notre petit matin de tranquillité. Merci encore. Bonne semaine!

    Big et Elise
    xxxxx

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  2. Pauvre François...tu devais te sentir comme le commun des mortels, comme la plebe, comme le peuple...LOL...sérieusement c'est dull pour ton oeil et ta cheville...mais je suis certaine que j'aurais ris en pas pour rire de te voir piquer une débarque avec Marine sur les épaules...J'espère que marine ne s'est pas blessée...
    Ça avait dont ben l'air trippant le vignoble...j'imagine Caro les joues rouges et un méchant fou rire qu'on aurait eu ensemble...par contre, Caro veille pas tard quand elle boit un peu!!! LOL!
    Bon, embrassez les gars et la fille pour moi!

    Nad XXX

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  3. Félicitations à Julien pour sa description très poétique de la ville de Sydney. Le tout accompagné de vos photos, ça donne vraiment envie de visiter cette ville un jour. Et vos descriptions nous donnent envie d'être avec vous! Avec le temps des fêtes qui approche, on a de plus en plus hate de vour revoir. Promp rétablissement au borgne boiteux.
    Nathalie

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  4. J'entends le Tabarnak de François pour la débarque et le câliss pour l'oeil enflé!!! Pauvre toi! Ça serait pas une sangsue qui a envahi ton globe oculaire??? C'est drôle, ça me fait penser à mon aventure de cette été avec Nadia dans une belle rivière à Château-Richer: on est ressortie garnies de larves étranges qui s'accrochaient sur le poils de Corinne la velue et sur le poils de pubis de ma soeur! En plus, toutes nues sur le bord de la rivière, le summum de l'horreur quand j'ai aperçu le cordon du tampax de ma soeur!!! Putain, c'est peut-être les même souches de bibittes?? Imaginez sur le corps à Mylène!!! N'oubliez pas qu'elle est zonée agricole!!
    Une dégustation de vin, qu'elle bonne idée!! Parlez-en à Nadia qui a un peu trop bu samedi dernier pour la fête à Moman! Elle était complètement déchaînée, elle dansait sur "chaka Kan" sans plus aucune pudeur..Moi qui souffre le martyre dans le dos..ELLE M'A GRIMPÉE DESSUS POUR FAIRE UNE PYRAMIDE!! Caro, on a pensé à toi tellement! Mais pour chanter toutes les filles en coeur sur Richard Anthony, vu que tu n'étais pas là...On a mit Mathieu de dos et on a chanté avec!!!!On a beaucoup pensé à toi et je trouve que tu faisait pitié d'écouter Distasio en Australie!! Maintenant Caro, tu as de l'huile d'olive: tu peux tout faire maintenant!!!
    J'ai hâte à l'autre chronique! Je vous aime!!

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  5. Quel beau voyage que vous avez fais,l'opéra de Sydney ca a l'air magnifique,j'attends toujours le bilan financier de Florent et Julien,c'est vrai pour moi Juju a du grand-père dans le nez,on dépense pas pour rien lâche pas Julien!Caro quel drole de face après tes verres de vins,tu a du comme je te connais "DOCKER" pas longtemps après,aie je vous aime et je vous donne de gros bisous

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  6. C'est quoi la grotte??? On veut savoir!!!

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  7. C'est pas une grotte, c'est comme la roche qui est toute entrée par en dedans, un genre de grosse bouche dans la roche!! Pis les enfants y sont grimpés!!Alors, quand on marchait, à gauche, y avait l'eau du Harbour et à droite, les crevasses dans la pierre.

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  8. Merci! C'est magnifique en tout cas!

    J'ai hâte de lire la suite!

    Elise
    Xxx

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